Étude de cas : la répartition des enfants dans les activités

Me voilà de retour devant mon clavier après un an d’absence et je voulais te dire que je suis bien contente de pouvoir à nouveau être présente sur Parlons Péda ! Si tu n’as pas suivi les causes de mon absence et que ça t’intéresse, j’en parle dans la FAQ de juin 2022 qui se trouve ici.

J’avais envie d’inaugurer ce cycle d’article avec une nouvelle proposition : une étude de cas. Aujourd’hui, ce sera autour de la répartition des enfants dans les activités, notamment quand iels sont beaucoup.

Mais qu’est-ce que c’est qu’une étude de cas ? Bon, tu as sûrement déjà entendu le terme car il est pas mal utilisé en formation, dans différentes branches et pas seulement celle de l’animation. Ce que je te propose concrètement avec cet article, c’est de prendre une situation, de la décrire puis d’essayer de l’analyser et de la détricoter, pour faire sortir des pistes de réflexion possibles afin de la faire évoluer.

L’idée n’est pas de dire « il aurait mieux valu faire cela » ou « les personnes concernées sont vraiment bêtes de faire comme cela » mais bien d’ouvrir le champ des possibles. Essayer de donner un autre point de vue. Comme je l’ai déjà souvent dit, je ne détiens pas la vérité universelle.

Personnes en train de décider ensemble

Au sommaire de cet article

Description de la situation

Contexte

Nous sommes dans une ville d’une certaine taille (850 000 habitant·es) pourvue de nombreux sites de restauration scolaire. J’ai eu l’occasion de passer plusieurs jours dans ceux-ci, suite à une demande de la ville d’avoir un regard extérieur sur l’existant. C’était il y a plusieurs années, la ville n’était pas agréée Jeunesse et Sport. Traduction : aucun quotas. A l’époque, il y avait un·e anim pour 20 enfants.

Le site en question est quasiment le plus gros de la ville : 240 primaires et 160 maternelles mangent là le midi. Je vais me concentrer sur les primaires, car ce sont eux qui sont concernés par cette étude de cas. Iels mangent en deux services, il y a donc un temps d’activités pour chaque groupe de 120 enfants. Les enfants sont réparti·es dans les deux groupes en fonction de leur classe (et donc de leur âge). Je suis restée avec le groupe qui commençait par les activités et finissait par le repas.

Il y a 6 anims par groupe, avec ou sans BAFA, c’est au petit bonheur la chance. Le responsable de site (l’équivalent du directeur) est sur place, mais en train de courir un peu partout et il n’a aucune formation, même pas l’embryon d’un BAFD. Il est donc clairement dépassé par ses missions, comme il nous le dira plus tard, et ne peut pas accompagner son équipe sur les problématiques soulevées.

En termes de locaux, nous sommes dans l’école : pas de trajets à prévoir. Il y a de nombreuses salles à disposition, un gymnase, du matériel et un·e intervenant·e extérieur·e à l’équipe qui gère une activité spécifique par jour (lundi : échec, mardi : informatique, mercredi : danse etc.). Il faut donc prévoir de répartir les enfants dans plus ou moins 7 groupes d’activités (les 6 anims + l’intervenant·e).

Personne qui cherche la bonne direction

Remarque

Je suis là en tant qu’observatrice : ce que je vais pouvoir faire comme retour n’aura aucune influence directe sur les personnes. Pour le dire autrement, je ne suis pas là pour donner mon avis sur les compétences professionnelles des personnes présentes, mais bien pour voir comment s’organise la structure de ce temps de midi.

Malgré cela, j’ai été en inconfort tout du long (tous sites observés confondus) car on sent bien que les anims ne sont pas à l’aise d’avoir une observatrice sur le dos. Moi de mon côté, je n’aime pas du tout être en posture de pouvoir (par exemple quand je suis jury dans un diplôme, ou bien en début de stage de formation). En plus, en tant que personne, je déteste par-dessus tout qu’on observe par-dessus mon épaule ce que je suis en train de faire…

Personne en train de regarder à travers une loupe

Tout ça pour dire que je pense que ma présence a pu influencer certaines postures et comportements des adultes et des enfants. Les adultes veulent montrer qu’iels font bien, qu’iels maîtrisent la situation et vont donc changer de comportement vis-à-vis des enfants en étant plus dur·es, plus agressifs ou agressives par exemple. Les enfants quant à eux sentent que les adultes sont tendu·es et peuvent aussi changer de comportements, par exemple en faisant plus de transgression de la règle ou en voulant jouer aux plus malin·es.

Cela crée donc une situation qui ne reflète sûrement pas totalement la réalité du quotidien. Je n’ai pas trouvé de solution à cela, pour enlever le malaise créé (sauf avoir la cape d’invisibilité d’Harry Potter, mais elle est en rupture de stock au magasin). Si jamais tu as réfléchi à ces questions et que tu as une idée, surtout n’hésite pas à me faire signe !

Description de la situation

L’appel a été fait (un·e anim par couloir de l’école, c’est un système rodé et qui fonctionne bien et rapidement). Le groupe qui commence par le temps d’activité est celui composé d’enfants plus âgé·es : CM1 & CM2. Iels connaissent la consigne : on s’assoit par terre dans le hall.

Les anims sont debout devant le groupe assis, et annoncent les activités du jour à voix haute. Pour chacune d’entre elles, les enfants souhaitant participer lèvent la main. Parfois, il y a trop d’enfants intéressé·es par une activité ayant un nombre de places limitées. Dans ce cas, l’anim qui gère l’activité désigne ceux et celles qui participeront ce jour-là.

Les anims essayent de garder le silence à renfort de voix haussées (pour le dire gentiment). Certain·es enfants au fond n’entendent pas bien la présentation de certaines activités. D’autres embêtent leur voisin ou leur voisine.

Dans ce cas de figure, si l’enfant ne se calme pas après plusieurs avertissements, iel est sorti·e du groupe et mis·e debout contre un mur, dos au groupe. Il y en a rapidement une dizaine aligné·es les unes à côté des autres. Iels se marrent plutôt bien, quand aucun·e adulte ne les regarde, iels se retournent face au groupe et font des grimaces.

A la fin, chaque anim va dans le lieu où se déroule son activité, suivi·e plus moins par les enfants concerné·es. L’anim qui surveille l’activité « jeux libres dans la cour » s’occupe de gérer les enfants perdu·es, qui cherchent à rejoindre telle ou telle activité mais ont raté de prendre le train en marche à la fin de la présentation des activités.

L’opération a pris environ 25 minutes. Il reste donc 20 minutes d’activités avant d’aller manger.

Personne qui baille
Certain·es auront sûrement eu le temps
de faire une petite sieste, aussi.

Analyse de la situation

Les points positifs

Parce qu’il y en a toujours ! Et que c’est important de prendre le temps de les nommer, même s’ils ne sont pas très nombreux, quand on analyse une situation. Voilà les éléments qui me paraissent intéressants ici :

  • l’appel est fait et rapidement (ce n’est pas le cas partout),
  • il y a un espace suffisant et aménagé qui est dédié au périscolaire,
  • il y a du matériel et une vraie volonté de proposer des activités variées aux enfants, y compris en faisant venir un·e intervenant·e spécialisé·e extérieur·e à l’équipe.

Les points à améliorer et leurs conséquences

Avant de m’avancer, je voudrais rappeler que je ne souhaite aucunement juger les personnes. Elles ont fait ce qu’elles ont pu, avec ce qu’elles avaient comme ressources et connaissances.

Voilà les points perfectibles que j’ai identifiés, les conséquences que cela engendre et les questions que cela soulève. Pour moi, ils se classent en deux grandes catégories, qui sont liées entre elles (la première influençant grandement la deuxième).

Le système de répartition des activités

  • On demande aux enfants de rester assis·es un temps conséquent, en silence, pour écouter la présentation des activités. Iels sortent d’une matinée à l’école, à part la marche entre leur salle de classe et le hall, iels n’ont pas pu faire sortir l’énergie accumulée. Cela amène les adultes à devoir asseoir leur demande d’attention par force cris. Donc au final c’est une ambiance désagréable pour tout le monde → La demande de départ est-elle vraiment pertinente au regard du contexte ?
  • A la fin de la répartition, il reste des enfants un peu perdu·es : soit iels étaient dans la lune, soit iels ont oublié dans quelle activité iels ont été réparti·es. Ce jour-là, l’anim a simplement fini par redonner les lieux des différentes activités à ces enfants, qui y sont allé·es. Du coup iels sont possiblement arrivé·es dans une activité déjà « complète » → Comment simplifier le système de répartition pour éviter ces enfants perdu·es ?
  • Cette manière de faire prend plus de temps que le temps d’activité en tant que tel. Cela me semble un peu dommage pour les enfants → Comment faire pour que le temps consacré aux activités soit plus important que le temps passé à répartir les enfants ?

Le rapport d’autorité et le lien adultes / enfants

  • La situation met les adultes en difficulté, car iels sont obligé·es de passer la majorité de ce moment à asseoir leur autorité. De plus, ce rapport de force les force peut-être à adopter un comportement qui ne leur convient pas, à savoir crier sur les enfants et voir que certain·es se moquent ouvertement d’eux. → Les adultes en présence ont-iels vraiment envie de cette relation avec les enfants ?
  • La réaction des adultes face aux enfants qui perturbent le bon déroulé des opérations me questionne. En effet, non seulement le fait de les mettre debout face au mur les affichent devant les autres mais de plus cela les fait encore plus entrer dans leur rôle, puisqu’iels en rajoutent encore une couche en faisant les clowns et en remettant en question l’autorité des adultes (puisqu’iels enfreignent ce qu’on leur demande de faire). → Est-il possible de créer une situation qui fasse complètement disparaître cette question ?
Enfant qui fait le clown

Pistes de réflexion

Le but de cette partie de l’étude de cas n’est pas de donner une vérité universelle ou une solution magique. C’est simplement l’occasion de donner des pistes de réflexion et de nouvelles idées.

Reprenons les questions soulevées ci-dessus :

  • Comment faire pour que le temps consacré aux activités soit plus important que le temps passé à répartir les enfants dans les activités ? Comment simplifier le système de répartition pour éviter ces enfants perdu·es ?
  • Est-ce pertinent de demander aux enfants de se taire à la sortie d’une matinée de classe ? Comment leur permettre de se défouler un peu et d’extérioriser l’énergie accumulée ?
  • Comment éviter de mettre les adultes dans une relation autoritariste, qui potentiellement peut les gêner et qui les met en difficulté ?
  • Est-il possible de créer une situation qui fasse diminuer voire disparaître les situations de remise en question de l’autorité des adultes ?
Personnes qui se posent des questions sur leur bilan de formation BAFD

Passer par le jeu pour gérer les flux

Animer les moments « vides »

En tant qu’anim, je trouve qu’une des principales difficultés c’est d’animer les moments de « vide » : temps d’attente, transition entre deux activités, trajet etc. La tentation est grande de ne rien faire de particulier et la plupart du temps ça ne vient même pas à l’esprit qu’animer est possible.

Pour certain·es enfants, ce n’est pas un souci : ce sont les « sages » et les « calmes ». Iels suivent le mouvement, tranquillement, ou s’amusent avec leurs doigts (ce n’est pas négatif quand je dis ça). Mais pour d’autres, dont l’attention est stimulée par l’agitation ambiante ou par un papillon qui passe, cela engendre des comportements plus compliqués à gérer : de l’inattention à l’ennui, ce dernier générant la plupart du temps des transgressions de la règle (j’embête mes voisin·es, j’attire l’attention sur moi etc.).

Enfants excités

Pour pallier cela, il est possible d’introduire le maximum d’animation le plus souvent possible. Alors, je sais, assise derrière mon clavier c’est facile à dire. Je ne nie pas que la mise en pratique demande de l’implication et des idées d’animation. Ce que je peux faire comme retour d’expérience, c’est que dans les situations où j’ai pu voir cela exister, ça a vraiment bien fonctionné : moins de transgression de la règle, moins d’accidents.

Je parle de cela ici car j’aime partager à mes équipes des idées d’animation pour tous les moments où le groupe est en collectif mais où, dans l’idéal, tous les enfants ne sont pas au même endroit en même temps : faire l’appel ou compter les enfants, se laver les mains ou aller aux toilettes, se répartir dans des activités etc.

Le jeu, c’est la vie

Pour toutes les situations évoquées juste avant, j’aime introduire l’idée de jeux, et pour une fois, ce sont les jeux compétitifs et rapides qui nous intéressent. Je cherche à avoir des gagnant·es / perdant·es de manière continue, afin de faire sortir progressivement les enfants du collectif.

Je vais prendre un exemple concret pour être un peu plus parlante. Imaginons un groupe d’enfants qui doit aller se laver les mains avant de manger. Problème : les sanitaires sont trop petits pour accueillir le groupe d’un seul coup. Si tout le monde y va en même temps, il y a des risques de bousculades voire de glissades, des anims qui crient pour essayer d’avoir un peu d’ordre et des enfants qui vont peut-être zapper de se laver les mains, perdu·es au milieu du groupe.

Animatrice avec des enfants

Par contre, si un·e anim met en place un jeu compétitif rapide dans la cour, il y aura des gagnant·es /perdant·es régulièrement. Au lieu d’attendre et de regarder les autres continuer à jouer, les enfants concerné·es vont se laver les mains. Iels sont récupéré·es par un·e autre anim au niveau des sanitaires, puis une fois leurs mains propres, iels sont dirigé·es vers la salle de repas (par exemple). En bref, on cherche à ce que les sanitaires soient uniquement un lieu de passage et que le nombre d’enfants qui y sont en même temps soit réduit.

Alors, oui, cela nécessite de réfléchir à l’animation de ce jeu, et accepter que cela prenne un peu plus de temps que d’habitude au démarrage. Une nouvelle habitude ne se prend pas en deux deux ! Mais une fois que les enfants ont intégré le fonctionnement, cela permet de faire que ce moment soit fluide et plus agréable pour tout le monde.

Adaptation à la situation de l’étude de cas

Si je reprends notre situation, mettre en place pour les enfants l’habitude de se retrouver dans la cour plutôt que dans le hall pour y faire un petit jeu a plusieurs avantages. Tout d’abord leur permettre de se défouler un peu après la matinée d’école et de sortir l’énergie accumulée. Et ensuite de gérer le flux vers l’étape suivante, ici le choix des activités.

On est bien d’accord qu’animer 120 enfants en même temps, ce n’est pas du gâteau. Pour moi il y a plusieurs possibilités, notamment de faire toujours le même jeu, qui soit rapide et qui permette que les enfants savent déjà à quoi iels vont jouer. Une forme de jeu rituel en quelque sorte. Il faudra le temps que les enfants l’intègrent et c’est la difficulté principale, mais une fois que fait, ce sera fluide.

On peut aussi imaginer de couper le groupe en grands sous-groupes, par exemple ici en 3 ou 4. Ça nous donne toujours entre 30 et 40 enfants à animer en même temps, mais s’ils connaissent les règles ça peut se faire.

Personne qui donne une idée

Il serait en outre intéressant de choisir un jeu « qui se joue tout seul ». Personnellement, j’adore le jeu de l’évolution. Je t’ai mis les règles en téléchargement en bas de l’article, si tu ne le connais pas. Quand je parle de jeu qui se joue tout seul, c’est un jeu qui une fois lancé ne nécessite plus ou très peu l’intervention des adultes. Ce qui peut permettre d’animer un grand groupe, l’enjeu étant que les enfants intègrent les règles pour que ce soit possible.

Et si certain·es enfants ne veulent pas jouer ? Pas la peine de les forcer, il suffit qu’iels passent directement à l’étape suivante. Il y en aura toujours moins que le groupe entier.

Imaginer un autre système de répartition des activités, qui repense la place des adultes

Rendre les enfants autonomes dans leur choix d’activité

4 anims étant occupé·es à faire jouer les enfants dans la cour, il nous reste donc 2 anims à disposition. Les enfants quant à eux arrivent de manière régulière dans le hall après avoir gagné ou perdu au jeu.

Il me semble intéressant qu’il y ait dans le hall un affichage pour présenter les différentes activités. Chaque jour, il y a des activités différentes, mais de grands « types » ressortent de manière récurrente : sportif, bricolage, jeux libres dans la cour, bibliothèque etc.

On peut donc imaginer de grands panneaux mobiles (perso j’adore utiliser de l’isolant en polystyrène extrudé pour ça, c’est pas trop cher, léger, facilement découpable au cutter et on peut punaiser dedans). Sur chacun d’entre eux est affiché en grand le type d’activité, et en plus petit l’activité du jour. Ces panneaux sont répartis régulièrement dans tout le hall (ils peuvent être posés par terre). Afin de créer des repères, les types d’activités sont toujours posées au même endroit.

Quand un·e enfant arrive, iel peut aller voir les différents panneaux et se positionner devant celui qui l’intéresse. Les deux anims restant sont en observation, pour répondre aux questions éventuelles et prévenir les conflits ou autre. Sincèrement, je crois que le plus difficile là-dedans c’est d’accepter que les enfants soient mobiles, bougent, se déplacent seul·es et que ça fasse un peu de bruit. Mais iels peuvent être complètement autonomes… Sans aucune aide adulte.

Présentation de différents contrats

La place des adultes

Cette proposition change quelque peu la place des adultes, car iels ne sont plus vraiment indispensables dans le déroulé du moment, à part à des moments-clés, comme lancer le jeu de démarrage.

Quand un·e anim a fini son animation de jeu extérieur, iel rejoint le hall et se positionne à côté du panneau de l’activité qu’iel gère ce jour-là. Si c’est une activité avec un nombre limité d’enfants, ça peut être le moment des négociations, avec le groupe d’enfants intéressé·es présent devant soi. Une fois le choix fait (je laisse à chacun·e le soin d’imaginer une manière de faire qui lui convient), les enfants qui doivent aller vers une autre activité se dirigent vers un autre groupe.

Il me semble important que les panneaux (et donc les groupes, mais aussi les adultes) soient positionnés en cercle dans le hall : comme ça, chaque adulte a une vision globale de la scène. Afin d’être sûr que tout est ok pour tout le monde, on pourrait imaginer un signe que les adultes font quand leur groupe est constitué : lever la main, mettre un chapeau ou autre. Tant que tous les adultes n’ont pas fait le signe, personne ne décolle, car ça veut dire que ce n’est pas clair pour tout le monde. A contrario, à partir du moment où le signe est présent dans chaque groupe, on peut décoller vers les différents lieux.

Ce moment est un moment de flottement : les adultes sont concentré·es pour voir si tout est ok pour leurs collègues, les enfants sont laissé·es en groupes désordonnés. Je suis d’accord pour dire que c’est un moment où il peut y avoir du grabuge.

Donner des responsabilités

Comme je le disais au départ, les situations de tension arrivent plus souvent quand les enfants ne sont pas animé·es, comme là dans un moment d’attente et de transition vers l’activité. On ne peut pas les supprimer complètement, en tout cas pas dans cette situation avec 6 adultes pour 120 enfants.

Quand j’imagine ce hall d’école, avec des groupes d’enfants par activités, certain·es en négociation car iels ont un nombre limité de place et d’autre juste en attente, je m’imagine bien quelques enfants s’ennuyant et en profitant pour embêter leurs voisin·es, ou faisant les pitres. La différence avec la situation initiale, c’est que les enfants sont en plus petits groupes, c’est donc plus simple à gérer pour l’adulte. De plus, on repère assez facilement les enfants qui ont du mal avec l’attente.

Pour ces dernier·es, une technique à tester (et dont tu as sûrement déjà entendu parler / mis en place) c’est de donner une responsabilité à l’enfant… pour l’occuper en fait. Et le faire exister en dehors de son comportement habituel. Dans notre cas, ça pourrait-être de noter les prénoms des enfants du groupe pour savoir qui participe à l’activité, ou de compter combien d’enfants sont dans le groupe. A minima, l’adulte peut garder les enfants plus agité·es près de lui, pour éviter trop de débordements.

Enfant en train de compter sur ses doigts

Avoir un·e anim volant·e

Si l’effectif d’adulte le permet, cela peut-être intéressant d’avoir un·e anim volant·e. Une personne qui ne soit pas chargée d’un groupe, afin de pouvoir faire le relai entre les adultes dans ce moment qui reste délicat. En effet, un moment collectif à 120 enfants, c’est chaud, quelle que soit la méthode utilisée.

Le rôle de cette personne c’est de faire de la passation d’information, d’accompagner les groupes qui doivent avoir un nombre limité d’enfants, de répondre à d’éventuelles questions des adultes et des enfants. Bref, d’observer la scène et d’aller là où on pourrait avec besoin. S’iel est disponible (ce qui pourrait être intéressant dans un moment comme celui-ci), cela peut très bien être le rôle du directeur ou de la directrice.

Dans l’absolu de la vie, je conseille aussi de créer un groupe « je ne veux rien faire de ce qui est proposé ». Je ne sais pas si pour un temps d’activité de moins d’une heure c’est pertinent (je ne suis pas une experte du périscolaire, j’avoue). Dans d’autres contextes, c’est quelque chose que je mets systématiquement en place quand je dirige. J’ai été traumatisée en tant que stagiaire BAFA, car j’ai récupéré un enfant qui ne voulait faire aucune activité parmi celles proposées, et il m’a littéralement tué mon temps d’activité de l’après-midi… Moment imprimé au fer rouge dans ma mémoire !

Main qui fait OK

Au final, c’est choisir quel rapport on veut mettre en place avec les enfants...

Les pistes de réflexion que je propose restent plus ou moins dans la sphère théorique. Je n’ai en effet pas pu frotter à la réalité du terrain ce que je te propose, en tous cas pas avec la situation de départ. J’ai pu l’expérimenter avec des groupes plus petits et en ALSH, ce qui induit un contexte bien différent.

Malgré tout, je pense qu’essayer de s’élever et de voir la situation sous un angle plus large est intéressant. Je parle ici d’aller observer les relations adultes / enfants et ce que les différentes méthodes induisent. Car au final, il s’agit souvent du fond de la question et de notre responsabilité : que veut-on apprendre aux enfants sur les relations de pouvoir ? Veut-on leur montrer un rapport de force adulte / enfant, où les anims ont besoin d’asseoir leur autorité à grands renfort de démonstration (cris, punitions etc.) ? Sans que cela soit gage de succès et où tout le monde est perdant, au final. Ou bien a-t-on plutôt envie d’un espace qui prenne en compte les besoins des enfants et qui soit fluide ?

Je suis bien d’accord qu’on n’est pas dans le monde des Bisounours. Mais je pense que nous pouvons tendre vers nos idéaux en prenant du recul sur les situations que nous vivons au quotidien et en les analysant pour essayer d’en sortir des questionnements et des pistes de réflexion. En tous cas, moi j’adore faire ça !

Bisounours

Si jamais tu as aimé cette étude de cas et si tu as envie que j’en fasse d’autres, surtout n’hésite pas à me le faire savoir. Si tu as une situation à proposer, c’est avec joie que je la traiterai dans un article. Pour ça tu peux passer par les commentaires, le formulaire de contact ou notre chaîne Telegram.

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