Réduire les inégalités en ACEM ? Facile à dire !

Dans cet article, je voulais vous proposer de poser quelques idées à propos de l’égalité et de l’équité, qui tendent toutes les deux à réduire les inégalités en ACEM. Je vous rassure, je suis la première à galérer pour comprendre la différence entre les deux ! Et c’est bien pour ça que je voulais creuser un peu tout ça.

Cet article m’a été inspiré du très intéressant podcast de Thomas Champion. Si vous l’avez raté, foncez l’écouter : il est par ici.

Aînée de ma fratrie, j’ai toujours eu un sentiment d’injustice profond, parce que j’avais l’impression de me battre pour obtenir des droits (regarder un film jusqu’à telle heure, sortir plus tard etc.) et que ma sœur et mon frère, derrière moi, avaient tout les doigts dans le nez. Et, encore pire, parfois iels obtenaient un droit à un âge moins avancé que le mien.

Personne en train de pleurer parce qu'elle ne comprend pas la différence entre égalité et équité

Ce sentiment, qui m’a profondément marqué, s’est transformé quand j’étais jeune adulte en un mode « quand je suis avec des enfants, c’est tout le monde pareil, tout le temps, sinon c’est injuste ! » Et puis la réalité du terrain m’a rattrapé, et je me suis rendue compte que ce n’était pas si simple que ça… et que c’était aussi important pour moi de considérer chaque enfant avec ses besoins individuels.

Au sommaire de cet article :

D’abord, qu’est-ce qu’on met derrière ces deux mots ?

Faites chauffer votre cerveau, c’est la partie théorique ! Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas en faire des tonnes, mais j’avais besoin de reposer quelques concepts, histoire qu’on soit sur la même longueur d’onde.

Dessin de cerveau en train de s'échauffer pour comprendre ce que c'est que l'égalité et l'équité

Pour ça, je suis allée faire quelques petites recherches. Et je me suis rendue compte que si on trouve des définitions, elles sont souvent bien éloignées de notre milieu. Je pose donc le contexte ici : quand je parle, c’est bien de mon point de vue de directrice et animatrice d’ACEM (et pas autre chose).

J’ai essayé de ne pas trop partir dans la théorie (j’ai mis mes sources, histoire que ceux et celles qui veulent creuser puissent le faire facilement, allez voir en fin d’article) et d’illustrer ce que j’ai compris par des exemples. Vous me direz si vous êtes d’accord avec ce que j’ai compris.

Ce que j’ai compris de l’égalité

L’égalité, c’est agir de manière identique pour chaque individu dans le groupe. C’est-à-dire qu’on gère la situation qui se présente ou qu’on applique une idée sans prendre en compte ce qui caractérise la personne (âge, taille, capacités, etc.).

Par exemple, a priori, les règles sont les mêmes pour tous les enfants. Iels sont donc à pied d’égalité devant les règles de vie. Autre exemple, il y a de l’égalité dans l’accès aux locaux (tous les enfants ont accès aux mêmes salles).

Quand on observe un groupe et comment sont traités les individus qui le composent, et qu’on constate qu’iels sont géré·es de manière identique, c’est qu’il y a de l’égalité.

Le défaut de l’égalité, c’est qu’elle ne prend pas en compte les caractéristiques des individus dans le groupe. Vouloir que tout le monde soit traité de manière identique tout le temps ne suffit pas toujours, voire n’est pas cohérent à certains moments.

Par exemple, être purement égal·e, c’est donner le même modèle de vélo à chaque enfant pour faire une sortie, sans prendre en compte la taille de chacun·e.

Dessin d'enfants plein d'égalité

Ce que j’ai compris de l’équité

L’équité, c’est agir en prenant en compte les spécificités de chaque individu dans le groupe. C’est-à-dire qu’on prend en compte ce qui caractérise la personne (âge, taille, capacités, etc.) avant de gérer la situation qui se présente ou d’appliquer une idée. On parle aussi d’être « juste ».

Si je reprends mon exemple de sortie vélo, je gérerai les modèles de vélos de manière équitable en donnant à chaque enfant un vélo adapté à sa taille. Autre exemple, les sorties en autonomie seront pensées différemment si on a un groupe d’enfants de 10 ans ou de jeunes de 17 ans.

Quand on observe un groupe et comment sont traités les individus qui le composent, et qu’on constate que les caractéristique de chacun·e sont prises en compte, c’est qu’il y a de l’équité.

Le défaut de l’équité, c’est que si on ne prend en compte les caractéristiques de chaque individu, on risque de perdre de vue la notion de collectif liée au groupe. Vouloir s’adapter à chaque personne à chaque instant, c’est quasiment impossible à mettre en œuvre dans un espace collectif (à moins d’avoir un ratio 1 adulte pour 1 enfant) et gomme toute possibilité de comprendre l’enjeu du groupe pour les enfants.

Parlez-en donc avec les équipes de cuisine. Iels vous raconteront combien leur travail s’est complexifié avec l’apparition de toute une série de régimes alimentaires spécifiques. Là où avant il y a avait 1 menu (prenant 1 feu sur la gazinière) et 1 cuisinier·e, maintenant il y a 4 ou 5 menus (prenant 4 feux sur la gazinière et 1 plaque dans le four) et toujours 1 cuisinier·e.

Dessin de personnes avec de l'équité

Ce que j’ai compris de la différence entre l’égalité et l’équité

Comme plein de gens intelligents ont pensé à ces concepts avant moi, il existe plusieurs images très parlantes pour montrer la différence entre les deux. Je vous en partage deux aujourd’hui : celle des vélos (oui, oui, je leur ai piqué l’exemple qui illustre mes paragraphes précédents) et celle des caisses.

Une différence que j’ai croisée et qui me paraît intéressante dans notre champ, c’est de se dire que quand on se fixe l’égalité comme but, l’équité peut alors être utilisée comme outil ou moyen pour y arriver.

Après cette trituration du cerveau, j’en arrive à la conclusion suivante : j’ai envie de parler d’équilibre entre égalité et équité. Dans le cadre des ACEM il me paraît intéressant de se poser la question suivante : quand est-ce que je peux / veux faire de l’égalité / de l’équité ?

Parce qu’avant même de parler de mes pratiques pédagogiques (entendez, ce sur quoi je peux agir concrètement en tant que personnel péda), il y a déjà toute une série d’éléments qui sont à considérer, et sur lesquels je ne peux pas forcément agir.

Par exemple, si je veux que tous les enfants aient accès de la même manière à toutes les salles (= soient égaux face aux locaux), l’accès auxdites salles devra être adapté pour ceux et celles qui ont moins de mobilité (adapté = de manière équitable, en prenant en compte un fauteuil roulant par exemple). C’est ce que je veux, mais peut-être que je ne pourrais pas en fonction de l’architecture en place.

Ok, c’est beau tout ça, dans la pratique ça donne quoi ?

Bah oui, c’est bien beau de faire des beaux paragraphes bien écrits et des beaux discours, mais ça ne nous aide pas forcément dans nos pratiques pédagogiques. Comprenez-moi bien, je pense que c’est important de conceptualiser des notions et de réfléchir de manière plus théorique, un peu comme j’ai pu le faire ci-dessus.

Mais je vois que, parfois, certaines personnes se perdent dedans (j’appelle ça de la masturbation intellectuelle hihi) et oublient que tant qu’on n’a pas mis en pratique… ben c’est facile à dire quoi. Je parle ici de la distinction entre paroles et actes : facile de parler, bien plus complexe de mettre en pratique. Se frotter à la réalité, c’est devoir se poser des questions, réfléchir à des des objectifs concrets, se rendre compte des difficultés etc.

Image représentant des paroles

Personnellement, j’aime être dans une espèce de cercle. Il pourrait être décrit comme ça : poser une base de réflexion sur un concept → en tirer une idée concrète → mettre en œuvre sur le terrain cette idée → évaluer ce que j’ai mis en œuvre pour en tirer des conclusions → elles sont la prochaine étape de ma réflexion → mettre en œuvre les nouvelles idées que j’en ai tiré → les évaluer etc.

Sur cette question de l’égalité et de l’équité, j’en suis à la phase 1. Je vais donc parler ci-dessous des questions que je me pose en écrivant cet article. C’est ma base de réflexion, dont je pourrais tirer des idées concrètes à mettre en œuvre lors d’un prochain ACEM que je dirigerai. Bon, je ne sais pas exactement quand ce sera effectif (j’aimerai partir en colo… LOL).

Image d'un LOL

Dans mon expérience, j’ai bien sûr déjà été confrontée à l’égalité et à l’équité, et du coup je suis allée chercher des exemples. Mais je n’ai jamais encore mis ces deux questions au cœur d’un projet pédagogique par exemple (mais maintenant que j’écris cet article j’ai bien envie héhé).

Voilà les différentes questions que cela me pose, ici et maintenant.

Quels sont les moyens (humains notamment), à disposition ?

Je ne cherche pas à inventer l’eau chaude, et je vais sûrement en faire un lieu commun. Mais bon, ne négligeons pas les évidences, ce serait un raccourci dommageable. Comme pour beaucoup d’autres objectifs (favoriser l’autonomie des enfants, respecter le rythme…), se pose en premier lieu la question des moyens à disposition pour atteindre cet objectif.

Si mon objectif est de tendre vers l’égalité tout en faisant preuve d’équité, il me faudra notamment des moyens humains. Car pouvoir mettre en œuvre ces deux idéaux dans le quotidien d’un ACEM, ça sous-entend qu’il y a un ratio adulte / enfant qui le permette. Forcément, je pourrais plus prendre en compte les besoins individuels si j’encadre 8 enfants que si j’en encadre 14 ou plus en même temps.

Il y a ici une carte intéressante à jouer si vous êtes directrice ou directeur. En effet, sauf à faire partie des quotas minimum, vous êtes un « joker » en plus. Et il peut vous être plus facile de passer du temps avec un enfant ayant des besoins spécifiques.

Image d'une carte de joker

Un petit exemple où j’essaye de créer du lien

Quand je dirige une colo et que je me retrouve avec un·e enfant dans le bureau, c’est parce que les anims ne savent plus quoi faire. Ce qui m’intéresse dans ce cas là, c’est de faire comprendre ce concept à l’enfant : qu’iel est acteur ou actrice de la relation avec les adultes. Qu’on peut fliquer, mais que ça ne nous intéresse pas, parce qu’on est là pour qu’iel passe de bonnes vacances. Qu’iel a le choix et qu’on peut essayer de trouver des solutions ensemble.

En tant que directrice, j’ai la chance de pouvoir passer un moment privilégié avec cet·te enfant : je n’ai pas un groupe à gérer en parallèle. J’ai aussi cette fonction, où je suis moins impliquée émotionnellement que mes anims, car moins dans le quotidien. Alors j’en profite pour essayer avant tout de créer du lien. De voir de quoi iel aurait besoin et d’essayer de mieux le ou la comprendre.

Ça donne des solutions parfois étonnantes. Comme cette jeune fille de 13 ans qui, après une discussion de ce type (liées à beaucoup de difficultés relationnelles avec ses pair·es, comprenez que ça finissait régulièrement en bagarre), venait d’elle-même me voir quand elle sentait que la pression montait. Elle m’a expliqué que ça la calmait d’être avec moi, loin des autres. On ne discutait pas forcément, parfois elle écoutait juste de la musique, parfois elle écrivait. On a fini par lui aménager un espace dédié dans le bureau, avec une chaise et une petite table. Quand je n’étais pas au bureau, elle avait l’autorisation « spéciale » de venir quand même et de se poser (en fait c’est de ça dont elle avait besoin au fond : un espace au calme, loin des autres).

Alors, pour vous, favoritisme ou équité ?

Image d'une personne qui se questionne sur la différence entre égalité et équité

Comment faire comprendre que l’équité, ce n’est pas du favoritisme ?

Parce que c’est justement une des difficultés principales avec l’équité. Prenons les notions de privilèges, de domination, de pouvoir et de discriminations (pour ne citer qu’elles) : elles sont déjà complexes à appréhender pour des adultes.

Mais elles sont toutes en jeu dans l’équité et l’égalité. Et, si les adultes galèrent déjà, comment vont-iels faire pour les expliquer aux enfants ? Je n’ai pas de réponse à cette question, si ce n’est vous proposer de bien réfléchir vos objectifs pédagogiques pour qu’ils soient réalisables, en prenant en compte votre contexte, notamment là où en sont vos anims (j’ai écrit un article là dessus, il est par ici si ça vous intéresse).

Comme l’explique très bien Thomas dans son entretien (psst, il est par là si vous ne l’avez pas encore écouté), l’âge et la compréhension des enfants jouent beaucoup dans la mise en œuvre de l’équité. Cette dernière peut en effet générer des incompréhensions chez les enfants, qui peuvent mener à de la jalousie de laquelle découle des comportements qui peuvent mettre les adultes en difficulté.

Pour reprendre l’exemple qu’il donne, si vous avez un groupe d’enfant d’une dizaine d’années et que vous décidez de l’heure de coucher de chacun·e en fonction de son nombre d’heures de sommeil optimal, cela peut devenir compliqué. Iels ne comprendront sûrement pas bien le concept d’heure de sommeil, et risquent de n’y voir que du favoritisme pour ceux et celles qui peuvent se coucher plus tard.

Personne qui se tape la tête contre un poteau

Où en est chaque membre de l’équipe pédagogique sur ces notions d’égalité et d’équité ?

Ces deux idées ne sont pas si faciles que ça à conceptualiser, car comme je le disais avant, elles mettent en jeu toute une série d’autres concepts bien balèzes. Et, en plus, ce ne sont pas les premières notions qu’on aborde en formation BAFABAFD ni même en formation professionnelle (ce n’est pas un reproche, je sais bien qu’il y a trop d’autres choses à voir).

Donc, peut-être que, comme moi, vous vous êtes intéressé·es à cela il y a seulement quelques temps, voire que c’est en lisant cet article que vous vous questionnez dessus.

Loin de moi l’idée de vous pointer du doigt, mais je souhaite par là simplement mettre en lumière qu’au sein d’une équipe, il y a sûrement plusieurs personnes qui ne se sont jamais posées la question directement. Et, comme beaucoup d’autres idées, on les met en œuvre sans vraiment les réfléchir. Du coup, chacun·e fait en fonction de son expérience et de son vécu (= moi quand je voulais faire de l’ultra égalité, à cause de mon passé d’aînée) sans forcément réfléchir à la pertinence de ses actes.

Et si on veut arriver à de l’égalité en utilisant l’équité comme outil, eh bien ça nécessite de réfléchir à ce qu’on va faire en fonction des situations qui se présentent, de son public, de son contexte etc. Et de permettre à chaque adulte de comprendre les enjeux et les dispositifs mis en œuvre, et les fameuses autres notions mises en jeu aussi.

Personne qui réfléchit à la différence entre égalité et équité

Alors je ne veux pas non plus vous décourager, car comme vous l’avez peut-être compris, je ne suis pas une grande fan de « trop » réfléchir. J’aime penser et conceptualiser, puis mettre en pratique et surtout évaluer ce que j’ai fait sur le terrain (c’est la clé de la recette qui fonctionne pour moi).

Comment trouver le délicat équilibre individu / groupe ?

Je finirai sur cette question pointue. Car, pour moi, un des enjeux majeurs de la question de l’égalité et de l’équité en ACEM se joue ici. Encore une fois, je ne pense pas qu’il y ait une vraie réponse à cette question.

En y réfléchissant, j’arrive à identifier des moments où je fais plus un traitement égalitaire et d’autres plus dédiés à des besoins spécifiques. Par exemple, le lundi matin en Accueil de Loisirs Sans Hébergement avec des maternelles, je donne la parole à chaque enfant pour raconter son week-end. Et si je remarque que l’un·e ou l’autre aurait besoin de plus parler / semble moins à l’aise devant les autres, j’essaye de trouver un moment dans la journée où je suis disponible pour voir s’iel a plus envie ou besoin de parler.

Personne en équilibre

Je crois que dans le collectif, il faut s’autoriser à dire à un enfant qu’on ne peut pas gérer son besoin individuel à l’instant T. Mais voir et réfléchir dans quelle mesure il est possible d’y répondre à un autre moment de la journée ou du centre. Oui, ça nécessite de l’observation, et une certaine part d’abnégation, parfois, quand nos besoins d’adultes s’effacent face à ceux des enfants.

Un petit exemple pour parler de la relation privilégiée avec un·e enfant

En colo, j’ai toujours préféré la vie quotidienne aux temps d’activités, car ils sont plus propices à créer une relation plus individuelle. Se poser, prendre le temps de discuter, observer. Créer une relation privilégiée avec l’un·e ou l’autre. Parce que je ne peux pas, seule, combler tout un chacun. On retrouve aussi ici l’importance du travail en équipe.

Avez-vous déjà connu un centre où il n’y a pas un·e seul·e « chouchou », mais où chaque adulte s’entend bien avec des enfants différent·es ? J’ai eu cette chance là, et c’était vraiment intéressant. C’était pendant mon stage pratique BAFA. Nous étions, au niveau de l’équipe, très complémentaires dans notre relation aux enfants. Je me souviens de cette scène cocasse, lors d’un 5ème, où nous étions deux à nous dire réciproquement « ah mais comment fais-tu avec untel ? ». Je ne supportais pas cette enfant avec qui mon collègue s’entendait si bien, et inversement.

Ce qui était chouette dans cette expérience, c’est que nous avons pu combler le besoin de proximité d’enfants différent·es. Je crois que c’est très humain d’avoir des préférences pour tel·le ou tel·le enfant, de la même manière qu’on va accrocher plus ou moins avec tel·le collègue. Ce qui pose problème, c’est quand plus personne n’a de patience ou d’empathie pour un·e enfant… Ça me fait penser à un épisode de la série « Là fois où » créé par Hugo : « J’ai dû gérer un enfant détesté de tout le monde ». C’est par ici si vous l’avez raté.

Pour garder cet équilibre individu / groupe, je crois qu’il faut essayer de rester professionnel·le. C’est-à-dire que même quand je ne m’entends pas avec un·e enfant, j’essaye de le traiter de manière égalitaire aux autres. Et si vous avez la chance d’avoir une forme d’équilibre au sein de l’équipe comme j’évoque dans cet exemple, n’hésitez pas à faire appel au(x) collègue(s) qui s’entend(ent) mieux avec un·e enfant, notamment pour gérer les moments plus difficiles.

Femmes qui s'aident

Ce que j’ai envie de faire maintenant

Mon expérience me permet aujourd’hui d’être à l’aise avec un certain nombre d’idées et leur mises en œuvre (autonomie, rythme des enfants notamment), même si on est bien d’accord qu’il y a toujours plus à creuser et à expérimenter. Cette aisance me donne un peu plus de marge de manœuvre pour commencer à jongler avec ces notions d’égalité et d’équité, un peu moins évidentes à appréhender, moins « primaires ».

Comme je le disais en milieu d’article, j’ai du coup aujourd’hui envie de creuser cette idée : comment trouver un équilibre entre égalité et équité. C’est-à-dire quand est-ce que je peux / veux faire de l’égalité / de l’équité au sein de mon ACEM ?

Image avec des points d'interrogation

Pour ceux et celles qui arrivent jusqu’à ces lignes, merci de m’avoir suivie si loin. Et n’hésitez pas à me faire des retours, soit en commentaires, soit sur notre canal public Telegram !

Mes sources de recherche sur l’égalité et l’équité

Pour écrire cet article, j’ai fait une série de recherche sur internet et j’ai trouvé plusieurs ressources plus ou moins pointues sur la question. Je l’ai complété avec des ressources que je connaissais déjà, plus larges, sur la question de la différence, des discriminations, de l’inclusion etc.

Je vous propose donc une sitographie commentée, que vous pouvez obtenir en vous inscrivant ci-dessous, ce qui vous permettra de la recevoir par mail. Elle contient des liens vers diverses sources théoriques mais aussi quelques outils ou ressources facilement utilisables pour expliquer les notions d’égalité et d’équité.

Garçons qui disent "Top!"

Sources des images (sauf les deux illustrations sur la différence entre égalité et équité) : Pixabay.
Source des gifs : Giphy.

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2 réflexions sur “Réduire les inégalités en ACEM ? Facile à dire !”

  1. Ce petit dessin égalité / équité est malheureusement responsable de la plus grande mécompréhension des gens au sujet de ce concept. Cela donne en effet une image très positive de l’équité comme de quelque chose de positif pour l’ensemble de la société, et va cacher le côté obscur de l’équité : La subgestivité des critères de répartition, le nivellement de la société vers le bas et la fragmentation de la société qui se subdivisera alors en catégorie “privilégié/victime”. La catégorie “privilégié” sera rapidement accusée d’oppression par biais de raccourcis.

    L’équité est le moteur de ce qu’on appelle la discrimination positive, c’est a dire la sélection par critères “subjectifs” afin d’atteindre une égalité de résultat sur ces dits “critères” et non une égalité de chance.

    Redessinons notre petit dessin des 3 individus se partageant les caisses pour regarder le match, mais en prenant d’autres critères que la “taille”. Par exemple… La couleur de peau, le sexe, ou la sexualité. Imaginons qu’il y ai 2 hommes et une femme, et que l’on veut obtenir une égalité de résultat entre hommes & femmes. La femme recevrait donc une caisse et demie, et les 2 hommes, 0.75 caisses chacun. Pourquoi ? ça n’a pas de chance, mais on veut une égalité de sexe, donc c’est comme ça.
    Prenons un exemple plus concret : Un concourt, 50 candidats, un seul poste. Les deux premiers obtiennent la meilleure note. Mais l’on choisirait de prendre la femme, parce que l’on cherche une égalité statistique de résultat dans les statistiques de l’entreprise. On appliquerait alors ce qu’on appelle de la discrimination positive, et l’on irait voir le perdant en lui disant : “Désolé, tu t’es acharné et tu as travaillé dur, mais l’on te ne prend pas a cause de ton sexe”. Oui, c’est de l’injustice. (PS : Cela est d’ailleurs tout aussi injuste si l’on sélectionne l’homme parce que “bon, on veut pas de bonne femme…” La discrimination est présente si elle est faite sur des critères subjestifs !)

    Prenons un autre cas de figure : Une coupe du monde. Les deux équipes finissent a égalité.
    Un critère subgestif serait de dire : bon, vous avez le même score, mais l’équipe A à gagné parce qu’elle a plus de personnes racisées, c’est mieux pour les stats !
    La vrai solution : départager les équipes par des critères plus objectifs (exemple ; Les tirs aux buts, qui va évaluer la compétence du goal, des joueurs…).

    Ce qu’il y a de terrible avec l’équité, c’est que l’on détruit le principe de l’égalité des chances au profit de l’égalité de résultat. Et que cela impose de créer des critères trop souvent totalement subjectifs en fonction de quelle “égalité” l’on recherche. On appelle ça la “promotion de la diversité”, mais cela se traduit par “A qui on met des bâtons dans les roues pour forcer un objectif pré établit à l’avance”…

    Ainsi la société se subdivise en catégorie privilégiés/victimes, et se subdivise, et ce subdivise encore… Le wokisme est par exemple, une conséquence directe de la logique d’équité : Une hiérarchisation des humains dans une échelle victimaire. Les “Hommes”/”Femmes”, les “Blancs”/”racisés”, les “Hétérosexuels”/”Homosexuels (ou autres)”… Ainsi, l’on finit par tirer des conclusions aussi stupide qu’il faut “enlever des caisses aux “hommes blanc hétéro” par exemple. Cette logique va profondément diviser la société et engendrer des haines profondes. Même 2 catégories considérées comme “victimes” vont se mettre en concurrence pour définir laquelle subit le plus d’injustice.

    Voilà, le côté obscur de l’équité, que ces beaux dessins cachent malheureusement trop souvent en dénigrant le concept d’égalité de chance au profit d’égalité de résultat. L’équité est gangréné par le choix de critères, rarement objectifs, et souvent générateur de division, de chaos et d’injustice, alors qu’a la base, l’équité était justement sensé “réparer” une injustice.

    Ce qui ne veut pas dire que l’équité est toujours néfaste. L’exemple du dessin (Les 2 caisses pour le petit et pas de caisse pour le grand) est un exemple vertueux d’un choix “objectif” de critère de redistribution. Mais en pratique, les choix sont malheureusement très rarement “objectif”, et ont souvent des buts politiques, ou choisissent des critères douteux.
    Car si la logique victimaire de l’équité peut être source de division, la logique de l’égalité de chance a tout de même quelque chose d’assez unificateur, d’un point de vue sociétaire.

    1. Bonjour Eowya,
      Merci d’avoir pris le temps de donner autant de précisions sur le concept d’équité.

      Comme je le disais en entrée d’article, je ne fais que partager mon point de vue et ma compréhension de ces concepts dans le cadre de la direction des ACEM. Même si je suis persuadée qu’on apprend pendant l’enfance des concepts qui nous suivrons toute notre vie, je ne suis pas sûre que l’impact qu’aient les ACEM dans la vie des enfants aillent si loin dans l’influence qu’ils peuvent avoir sur leur point de vue.

      Il est néanmoins intéressant de se poser la question des critères de redistribution objectifs en effet. Mais pour cela, encore faut-il comprendre le concept de départ. Comme je le dis, ce n’est finalement pas si simple… Qui n’a jamais dit “je partage ce gâteau de manière équitable” en le coupant en tranche égales ? Ce n’est pas le couper de manière équitable mais égalitaire. Et rien qu’avec ça, je me fais déjà des nœuds au cerveau personnellement… 😅

      Si on arrive à réduire les inégalités systémiques au sein des ACEM, je pense que nous aurons déjà beaucoup avancé. La discrimination positive (et savoir si elle est à faire ou non) n’entre pas tellement en jeu dans le cadre des ACEM, car il y a peu de situations où elle se rencontre.

      La distinction égalité des chances et égalité de résultats et un concept intéressant, qui permet de prolonger la réflexion. J’avoue ne pas avoir rencontré cette distinction dans mes recherches et cela vient apporter du grain à moudre dans ma réflexion personnelle. 🙂

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